L’enquête Handitorial nous permet de promouvoir la prévention des risques professionnels

Les inaptitudes et les handicaps, c’est l’objet de l’enquête nationale Handitorial, en cours auprès de tous les employeurs territoriaux. Double intérêt : inciter les collectivités à faire de la santé au travail de leurs agents et de leur maintien dans l’emploi une priorité, et les aider à prendre en main leur GPEEC grâce à un nouveau module qui intègrera ces données dès l’automne prochain, selon Cyrielle Poulot, responsable de l’observation et de l’analyse sociale au centre de gestion des Pyrénées-Atlantiques.

En quoi consiste l’enquête Handitorial ?

L’enquête nationale Handitorial, lancée en 2013, permet de collecter et d’analyser les données sur les inaptitudes et les handicaps dans l’ensemble des collectivités territoriales, y compris celles qui emploient moins de 20 agents et à ce titre ne sont pas soumises à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés. Elle a commencé au printemps, en même temps que le recueil de toutes les données sociales, et va durer au moins jusqu’au 30 septembre, sans doute jusqu’à fin décembre en raison de la crise sanitaire dont nous sortons à peine. C’est une occasion essentielle de sensibiliser les collectivités à tout ce qui concerne la santé au travail, aujourd’hui un enjeu majeur.

Quel est son intérêt pour la santé au travail des agents ?

En analysant ces données, on voit par exemple que sur certains métiers on peut déterminer un âge à risque où les agents ont des inaptitudes, voire un handicap, et qu’il faudra reclasser. Il y a des accidents du travail et des maladies professionnelles dans la fonction publique territoriale. Dans la collecte et le tri des déchets, la restauration collective, les écoles maternelles, par exemple, des agents qui font le même travail, donc les mêmes gestes, depuis vingt ans, peuvent se retrouver en inaptitude dès la quarantaine. En soulignant ces réalités, l’enquête Handitorial nous permet de promouvoir la prévention des risques professionnels, les aménagements de poste qui visent à améliorer les conditions de travail, et donc un acteur clé, le médecin de prévention, ainsi que les ergonomes, etc.

Est-ce que cela permet d’anticiper la gestion des emplois et des compétences ?

Oui, cela nous a déjà permis de faciliter le recrutement d’apprentis en situation de handicap sur des postes où des agents ont besoin d’être remplacés d’ici un à deux ans parce qu’ils ont besoin d’évoluer professionnellement ou vont partir à la retraite. Et nous allons proposer aux employeurs territoriaux, dès l’automne prochain, d’utiliser un nouveau module de gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences, qui traitera toutes les données sociales disponibles, dont celles qui concernent les inaptitudes et les handicaps, ainsi que les données sur l’emploi territorial, les métiers, les formations et les concours. En plus d’anticiper les départs à la retraite, il fournira notamment des informations sur les agents qui demandent des mobilités ou auraient besoin de changer de poste, voire de métier, en raison de problèmes de santé au travail. Quels sont leurs savoirs, leurs aptitudes ? Quels métiers leur proposer ? Qui pourrait les remplacer ? Quels parcours de formation organiser ?

Publié le 22/07/2020 • Par Solange de Fréminville • dans : A la Une RH, Actu Emploi, France, Toute l’actu RH

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