PFAS : focus sur la situation au sud de Lyon

Consultez les informations sur la situation relative aux PFAS dans la région de Lyon. Ces informations sont très régulièrement mises à jour, notamment à la suite des comités organisés par la Préfecture du Rhône et les élus.

Résumé de la situation – juillet 2025

Téléchargez ce document de synthèse en 12 questions clefs, qui résument la situation et les recommandations sanitaires en vigueur en juillet 2025.

La plate-forme industrielle de Oullins-Pierre-Bénite et son contrôle

Les sites industriels

La plate-forme industrielle de Pierre-Bénite est constituée du site Arkema classé Seveso seuil haut et du site Daikin Chemical soumis à autorisation, au titre de la réglementation ICPE. Les 2 sociétés produisent des polymères fluorés et manipulent à ce titre des PFAS.

Les PFAS utilisés

2 PFAS ont été utilisés sur la période récente sur cette plate-forme (6:2FTS, PFHxA). Arkema a cessé d’utiliser le 6:2 FTS comme surfactant en décembre 2024. Daikin a trouvé un produit substitutif au PFHxA, qu’il cessera d’utiliser fin 2025.

D’autres PFAS ont été utilisés par le passé. Daikin a ainsi utilisé du PFOA de 2004 à 2008.
Une étude historique prescrite par la DREAL à Arkema, remise en janvier 2023, montre :

  • une utilisation de 6:2 FTS depuis au moins 1973 ;
  • une utilisation de Surflon® de 2003 à 2016, mélange de PFAS composé de PFNA (74%), de PFunDA (16-20%), de PFtrDA (5%) et de PFOA (<5%) ;
  • une utilisation de Soreflon de 1965 à 1986 contenant du PFOA.

Les équipements

Daikin a mis en service en 2017, de manière volontaire, une station visant à traiter 99 % des rejets du composé PFAS utilisé dans l’eau.
Arkema a mis en place un système de traitement par charbons actifs fin 2022.

Les contrôles

Ces sites industriels sont régulièrement contrôlés par l’inspection des installations classées pour la protection de l’environnement (au sein de la DREAL).

  • Le site d’Arkema, étant classé Seveso seuil haut, a été inspecté 21 fois entre 2022 et 2024 (soit trois fois plus que le seuil prévu par les textes) et a aussi fait l’objet de 6 contrôles inopinés des rejets dans l’eau. Les inspections ont porté sur une grande diversité de points de contrôle, relevant à la fois des risques accidentels et des risques chroniques.
  • Le site de Daikin a été inspecté 9 fois entre 2022 et 2024 (soit trois fois plus que le seuil prévu par les textes) et a aussi fait l’objet de 6 contrôles inopinés des rejets dans l’eau.

La surveillance et la réduction des rejets industriels

Surveillance et mesures concernant les rejets dans l’eau

Les rejets d’Arkema et Daikin ont été placés sous surveillance depuis le printemps 2022, malgré l’absence de cadre réglementaire alors applicable. L’inspection des installations classées, avec l’appui de laboratoires agréés, a réalisé plusieurs contrôles ponctuels des rejets dans l’eau :

  • contrôles inopinés des points de rejets d’Arkema le 23/03/22 et le 28/04/22 ;
  • contrôle des eaux du Rhône et du canal usinier le 05/05/22 ;
  • contrôle inopiné des rejets de Daikin le 18/05/22.

Pour aller au-delà des résultats de contrôles ponctuels, le Préfet de région a signé le 20 mai 2022 deux arrêtés prescrivant une surveillance renforcée des PFAS dans les process des usines Arkema et Daikin et leurs rejets liquides. Depuis le 1er juin 2022, les rejets dans l’eau sont analysés quotidiennement et les bilans sont transmis chaque mois à l’inspection des installations classées. Cette surveillance renforcée, et précisément cadrée, doit permettre de mieux comprendre les concentrations et les flux de substances et donc de mieux lutter contre les contaminations.

Les analyses quotidiennes sur un mois permettent d’obtenir des résultats plus représentatifs des rejets des sites en mode de fonctionnement courant des industriels que des contrôles ou prélèvements ponctuels. Des variations importantes peuvent en effet être constatées d’un jour à l’autre selon les modes de production.

En 2022 et après plusieurs mois de recul, la surveillance journalière a montré :

  • la détection dans les rejets des sites des PFAS utilisés dans les process (PFHxA pour Daikin et 6:2 FTS pour Arkema) ;
  • des teneurs relativement homogènes et modérées en PFHxA dans le rejet de Daikin, et des quantités totales de PFAS très faibles rejetées dans le milieu, qui peuvent s’expliquer par une station de traitement des effluents très performante sur le site (et optimisée au fil des mois). Certaines anomalies dans le process industriel ont néanmoins été détectées ainsi qu’un incident de bypass de la station de traitement, à l’origine de rejets ponctuellement plus importants en PFAS. Elles ont été signalées en transparence et corrigées par l’exploitant ;
  • des teneurs hétérogènes et élevées en 6:2 FTS dans le rejet d’Arkema, corrélées à l’utilisation d’un produit surfactant dans le process industriel ;
  • une pollution des eaux souterraines sous la plateforme, avec ces composés PFHxA et 6:2 FTS actuellement utilisés, mais également en PFOA, PFNA et PFUnDA (utilisés par le passé). D’autres composés sont aussi détectés alors qu’ils n’ont pas été utilisés sur le site en l’état actuel des connaissances.

Au regard des résultats de cette surveillance :

  • Un arrêté préfectoral complémentaire concernant Daikin a été pris le 13 septembre 2022. Celui-ci allège la fréquence de surveillance des eaux d’alimentation du process. La surveillance quotidienne des rejets aqueux est maintenue.
  • Un arrêté préfectoral complémentaire concernant Arkema a été pris le 23 septembre 2022. Il prescrit la cessation de l’utilisation de toute substance PFAS d’ici le 31 décembre 2024 au plus tard. Sans attendre cette échéance, l’Etat a imposé à Arkema la réduction par palier des rejets dans le Rhône du PFAS utilisé (6:2 FTS), avec un premier palier en mars 2023 (-65%), un autre en décembre 2023 (-73%), le troisième en septembre 2024 (-80%). Début 2024, constatant que les quantités rejetées respectaient déjà le palier de réduction fixé initialement à septembre 2024, la préfète, par arrêté préfectoral du 14 mai 2024, a décidé d’avancer de plusieurs mois le dernier palier de réduction.

En complément de l’autosurveillance par les industriels, la DREAL a diligenté chaque année des contrôles inopinés, au niveau des points de rejets dans l’eau et dans le Rhône, dont les résultats confirment ceux de l’autosurveillance.

Depuis janvier 2025, la liste des PFAS surveillés a été complétée afin d’intégrer le TFA, en réponse à des questionnements des élus et des populations.

Résultats disponibles

Les documents ci-dessous présentent les valeurs quotidiennes mesurées dans les rejets industriels, compilées par mois. Ces résultats ont été expertisés et analysés par la DREAL.

Depuis 2022, les rejets en PFAS dans l’eau par Daikin sont restés très faibles : ils s’élèvent en 2025 à une moyenne de 2 g/mois.
Fin 2024, conformément aux prescriptions fixées par arrêté préfectoral, Arkema a cessé d’utilisé le 6:2 FTS comme surfactant. Il a été substitué par un produit non PFAS et ne présentant pas de mention de danger pour la santé ou l’environnement, au regard des règles de classifications européennes en vigueur. Ses rejets aqueux en PFAS ont ainsi été réduits de 99%. Début 2025, les rejets totaux sont de l’ordre de 3kg/mois. Ce flux résiduel s’explique en partie par la remobilisation de la nappe souterraine qui contient historiquement des PFAS. La surveillance des eaux souterraines est renforcée par l’ajout de nouveaux piézomètres depuis mars 2025 et la technologie de prétraitement des eaux a été modifiée par l’industriel en avril 2025. D’autres mesures pourront être demandées par les services de l’État.

Campagnes de 2025 :

Source : ARS PFAS : focus sur la situation au sud de Lyon

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